
Parmi les 10 finalistes de Filmetonquartier 2021, la Fondation a remis son prix
à Axel Roberrini, dit Cheb Suhayb, pour son film Hybride Horizon. Originaire de Petit-Quevilly en Normandie, Axel a 24 ans et dépeint avec beaucoup de beauté
et de justesse, le portrait d’une jeunesse qui plie mais ne rompt pas, à l’époque
de la Covid-19.

Comment et pourquoi avez-vous participé au Concours Filmetonquartier, avec ton coréalisateur Kévin Bertin ? Comment a fonctionné votre binôme et comment avez-vous pensé le film ?
Nous avions entendu parler du concours à la télévision il y a plusieurs années, nous avions même commencé à préparer une candidature en 2016 lorsque j’étais étudiant à Lille, mais qui n’a pas vraiment aboutie… Lorsque j’ai revu le spot pour le concours cette année, une semaine avant la fin, nous avons décidé de participer. Nous avons tout fait un peu à la dernière minute en travaillant en commun avec Kévin, jusqu’au montage que nous avons fait la veille pendant une nuit blanche. Pour tout dire, je crois même que nous avons validé le dossier 30 minutes avant la fin !
A l’origine, nous pensions travailler avec mon neveu qui a 20 ans, d’autant plus que je me posais la question de ma légitimité à participer au concours puisque je n’ai plus 20 ans, mais bientôt 25… Mais ça demandait beaucoup de travail de narration etc, ce qui ne collait pas avec l’objectif de sincérité que nous avions. Finalement, on s’est dit que la meilleure façon de faire quelque chose d’intéressant, c’était de le faire de manière transparente par mon portrait, à travers le sport et en proposant quelque chose d’esthétique.
D’où vient ton attrait pour le cinéma, la photo, le basket… ?
J’ai toujours rêvé d’être journaliste et puis j’ai toujours fait de la photo (du photojournalisme, du portrait…). J’ai voulu tester plein de médiums différents, même dans la musique ou dans le cinéma ! Et à chaque nouveau médium j’essaie d’aller jusqu’au bout en cherchant à l’explorer au maximum pour exprimer ma vision du monde et mon identité, notamment autour du thème de l’hybridation que l’on retrouve dans Hybride Horizon.
Quels retours est-ce que vous avez eu sur votre vidéo ?
Oh, on a eu tellement de retours ! Que ce soit sur Instagram ou Facebook, il y a une véritable unanimité pour dire qu’on a produit quelque chose d’émouvant, de réaliste et de positif ! On a voulu montrer autre chose que le Covid pour ne pas rester à broyer du noir, on entend parler que de ça…
Tu as également participé à la formation de l’association Eloquentia, avec laquelle la Fondation Engagements Média travaille. Qu’est ce que tu peux nous en dire ?
J’ai suivi la formation sur un coup de tête pendant ma première année d’étude sur Paris. Je suis passé devant un jury pour présenter une poésie que j’avais écrite, et j’ai été vraiment aspiré par l’énergie qu’avaient les professeurs et les intervenants ! La formation se fait avec Bertrand Périer, il a vraiment su nous mettre en valeur, c’était vraiment enrichissant.
Quel message à faire passer à la jeunesse par Hybride Horizon ?
Pour moi le message à faire passer c’est qu’il faut assumer son identité, l’appréhender et la mettre en avant le plus possible sans avoir peur d’être soi-même. C’est important d’être reconnaissant de ce que l’on a ! Et puis qu’il faut s’engager quand on le peut, pour des causes qui ont du sens, tout en faisant des choses esthétiques.
Et quel projet pour ton avenir ? Et celui de R StreetBall ?
Le projet R StreetBall a démarré au premier confinement. Après avoir commencé mon travail de livreur et vu des terrains de basket où je jouais quand j’étais petit, je me suis dis que ce serait possible d’en faire une documentation au niveau local, comme ça existe déjà au niveau international. J’ai créée un compte Instagram, posté des terrains des environs et surtout des stories des gens que je voyais jouer : des jeunes, des pros, des vieux, des couples, enfin tous, pour montrer qu’il y a un vrai engouement pour le basket au niveau local. Par ce projet, on veut réhabiliter des terrains, fédérer la communauté, organiser des évènements. D’ailleurs, on a réalisé que la vidéo Hybride Horizon, pouvait être une belle vitrine pour le projet et puis pour nous présenter : on l’a envoyée au maire de Rouen qui est aussi président de la Métropole et puis à l’adjointe au sport. Ils nous ont proposé de collaborer avec eux pour devenir référents du basket de rue sur toute la métropole.
Pour l’avenir, je ne sais pas si je vais forcément reprendre les études ou plutôt me mettre sur d’autres projets plus concrets, à commencer par ce projet d’asso R StreetBall. Et puis, pour ma carrière pro, continuer dans le documentaire, et pourquoi ne pas faire de la fiction aussi !
